Est-ce l'âme qui emprisonne notre corps
ou bien le corps qui enferme l'âme esclave?
Dilemme ancien et vaine alternative,
car je ne vois aucune incohérence
dans mon corps, ce fidèle partenaire:
jamais aucune présence étrangère
je ne perçus. Et comment peut la plèbe
se soumettre et obéir au souverain, s'il se cache?
Écoute, mon ami, pénètre ma pensée:
l'âme est la fille illustre du corps,
c'est le corps même qui, devenu plus léger,
noble et rare, au-dessus des plaines et des étangs
marécageux, s'envole en messager ailé
de concepts élevés, de volontés sublimes.